Financer son Investissement Immobilier

Le financement est une étape clé de tout investissement immobilier. Pour réussir dans ce domaine, il est essentiel de bien comprendre les différentes options de financement disponibles et d'élaborer un plan financier solide qui maximise la rentabilité tout en minimisant les risques.


Dans ce chapitre, nous allons explorer les différentes options de financement, allant des prêts immobiliers traditionnels au crowdfunding et aux SCPI, ainsi que les stratégies pour élaborer un plan financier efficace.

Les différentes options de financement

Le choix du financement pour un projet immobilier dépend de nombreux facteurs, tels que le montant de l’investissement, le type de bien, la situation financière de l’investisseur et sa stratégie à long terme. Voici un aperçu des principales options de financement disponibles.


1. Prêts immobiliers traditionnels


Le prêt immobilier classique reste l'option de financement la plus courante pour l'achat d'un bien immobilier, qu'il s'agisse de votre résidence principale ou d'un investissement locatif. Ce type de prêt, accordé par les banques et les institutions financières, permet de financer une grande partie de l’acquisition, avec un remboursement échelonné sur plusieurs années.


  • Pourquoi c'est une option intéressante ? Les prêts immobiliers permettent d'utiliser l'effet de levier, c'est-à-dire d'acheter un bien en empruntant une partie ou la totalité du prix, tout en bénéficiant de la valorisation de la totalité du bien. Avec des taux d’intérêt historiquement bas, le prêt immobilier est souvent une solution de financement avantageuse, surtout si les loyers perçus couvrent les mensualités du crédit.


  • Types de prêts immobiliers :
    • Prêt amortissable : C'est le prêt classique où l'emprunteur rembourse le capital et les intérêts chaque mois.
    • Prêt in fine : L'emprunteur ne rembourse que les intérêts durant toute la durée du prêt et rembourse la totalité du capital à la fin. Il est souvent utilisé par les investisseurs locatifs.
  • Exemple : Si vous achetez un bien à 300 000 € avec un apport de 30 000 €, vous pouvez obtenir un prêt de 270 000 € sur 20 ans avec des mensualités d’environ 1 200 € (selon les taux d'intérêt), que vous pouvez couvrir avec les loyers.



2. Le crowdfunding immobilier


Le crowdfunding immobilier est une forme de financement participatif où plusieurs investisseurs mettent en commun leurs ressources pour financer des projets immobiliers, souvent sous forme de développement de nouveaux biens ou de rénovation. Il s’agit d’un investissement collectif, où les rendements sont partagés proportionnellement à l’investissement de chacun.


  • Pourquoi c'est une option intéressante ? Le crowdfunding permet de participer à des projets immobiliers sans avoir à mobiliser de grosses sommes d'argent. Il peut offrir des rendements attractifs, souvent supérieurs à ceux des placements traditionnels, et donne accès à des projets immobiliers qui auraient été inaccessibles autrement.


  • Types de crowdfunding immobilier :
    • Crowdfunding en capital : Vous devenez actionnaire du projet immobilier et recevez une part des bénéfices à la vente ou à la location du bien.
    • Crowdfunding en prêt : Vous prêtez de l'argent au promoteur immobilier, qui vous rembourse avec intérêts une fois le projet terminé.
  • Exemple : Si vous investissez 10 000 € dans un projet de rénovation financé par crowdfunding, vous pouvez espérer un rendement annuel de 5 à 12 %, selon les conditions du projet. Les plateformes comme Homunity ou Anaxago sont populaires en France.



3. Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier)


Les SCPI permettent aux investisseurs d'acquérir des parts d'un portefeuille de biens immobiliers (commerciaux, résidentiels, bureaux, etc.), géré par une société spécialisée. Les revenus locatifs perçus sont ensuite redistribués aux investisseurs sous forme de dividendes.


  • Pourquoi c'est une option intéressante ? Les SCPI offrent un accès à l'immobilier avec une mise de fonds beaucoup plus faible qu'un achat direct. Elles sont particulièrement adaptées aux investisseurs qui souhaitent diversifier leur portefeuille sans les contraintes de gestion locative. De plus, elles offrent une diversification géographique et sectorielle, ce qui limite les risques.


  • Types de SCPI :
    • SCPI de rendement : Ciblent des biens à usage locatif pour générer des revenus réguliers.
    • SCPI de plus-value : Visent l’appréciation du capital à long terme, avec un focus sur la revente.
  • Exemple : En investissant 5 000 € dans une SCPI, vous pouvez obtenir des rendements annuels de 4 à 6 %, selon les performances de la SCPI. Les SCPI Corum et Pierre Capital sont parmi les plus connues sur le marché.



4. Le financement participatif avec un groupe d'investisseurs


Une autre approche consiste à constituer un groupe d’investisseurs privés pour acheter des biens immobiliers en commun. Chaque investisseur apporte une partie du financement, et les bénéfices, ainsi que les charges, sont partagés proportionnellement à l'investissement de chacun.


  • Pourquoi c'est une option intéressante ? Ce type de financement permet de diversifier les risques et de s'associer à d'autres investisseurs pour accéder à des projets immobiliers plus importants. Cela offre également l'avantage d'une gestion partagée, réduisant la charge de travail individuelle.
  • Exemple : Si vous réunissez trois partenaires pour acheter un immeuble à 600 000 €, chacun apportant 200 000 €, vous pouvez mutualiser les rendements locatifs et les frais de gestion.

Élaborer un plan financier solide pour maximiser la rentabilité

Une fois que vous avez identifié la source de financement idéale pour votre projet immobilier, il est crucial d’élaborer un plan financier solide. Cela inclut la gestion des coûts d'acquisition, les calculs de rentabilité, la gestion des risques et la planification à long terme.


1. Calculer la rentabilité de l’investissement


Avant de vous lancer dans un investissement immobilier, vous devez évaluer avec précision la rentabilité potentielle de votre projet. Cela inclut le rendement locatif brut, le rendement net et le cash flow.

  • Rendement locatif brut : Il se calcule en divisant le loyer annuel par le prix d'achat du bien. Cela vous donne une idée de la rentabilité brute de votre investissement.
  • Rendement locatif net : Ce calcul prend en compte les charges (entretien, gestion, taxes) et les impôts. Il reflète mieux le rendement réel que vous pouvez attendre de votre investissement.
  • Cash flow : C'est la différence entre les revenus locatifs et les dépenses liées à l’investissement (prêt, taxes, frais de gestion). Un cash flow positif signifie que vos loyers couvrent toutes vos dépenses et vous laissent un bénéfice net chaque mois.
  • Exemple : Si vous achetez un bien pour 200 000 € et percevez 12 000 € de loyers annuels, le rendement locatif brut est de 6 %. Si après déduction des charges (frais de gestion, travaux, etc.) vous obtenez 8 000 € de revenus nets, votre rendement net sera de 4 %.



2. Prévoir les coûts supplémentaires (travaux, entretien, taxes)


Il est important de prévoir les coûts supplémentaires au-delà du prix d'achat, comme les travaux de rénovation, les frais d'entretien, les taxes foncières et les charges de copropriété. Ces dépenses peuvent rapidement diminuer votre rentabilité si elles ne sont pas prises en compte dans votre plan financier.


  • Pourquoi c'est important ? En sous-estimant ces coûts, vous risquez d'être confronté à des surprises financières qui affectent la rentabilité de votre investissement. Une gestion prudente implique de prévoir une réserve pour ces frais inattendus.
  • Exemple : Si vous achetez un appartement nécessitant 20 000 € de travaux, cela doit être inclus dans votre plan financier pour évaluer correctement le coût total de votre investissement et la rentabilité à long terme.



3. Anticiper les risques et constituer une réserve d’urgence


Tout investissement comporte des risques. En immobilier, cela peut inclure la vacance locative, les impayés de loyer, ou encore des charges imprévues comme des réparations d’urgence. Il est essentiel de constituer une réserve de trésorerie pour pallier ces aléas et assurer la continuité de vos revenus.


  • Pourquoi c'est important ? En ayant une réserve d’urgence, vous êtes mieux préparé à gérer les périodes sans locataires ou les réparations coûteuses, sans que cela n'affecte votre capacité à rembourser votre prêt ou à maintenir votre bien en bon état.
  • Exemple : Si votre bien est vacant pendant 2 ou 3 mois, une réserve d’urgence vous permet de couvrir les mensualités de votre crédit et les frais d’entretien sans perturber votre budget.



4. Choisir la durée du prêt et évaluer son impact sur la rentabilité


Le choix de la durée du prêt immobilier (15, 20, 25 ans) a un impact direct sur vos mensualités, les intérêts payés et la rentabilité globale de votre investissement. Un prêt plus long peut réduire vos mensualités, mais augmenter le coût total du crédit.


  • Pourquoi c'est important ? En ajustant la durée du prêt en fonction de vos objectifs financiers, vous pouvez maximiser le cash flow sans sacrifier la rentabilité à long terme. Un prêt plus court peut vous permettre de rembourser plus vite et de bénéficier plus rapidement des revenus locatifs nets, mais avec des mensualités plus élevées.
  • Exemple : Si vous optez pour un prêt sur 25 ans, vos mensualités seront plus faibles, mais vous paierez plus d'intérêts à long terme. À l'inverse, un prêt sur 15 ans vous coûtera moins cher en intérêts, mais vos mensualités seront plus élevées, ce qui peut impacter votre cash flow.

Conclusion : Financer un Investissement Immobilier avec Stratégie

Financer un investissement immobilier avec succès repose sur un mélange d'options de financement bien choisies, de calculs rigoureux de rentabilité et d'une gestion proactive des risques.


Que vous optiez pour un prêt immobilier classique, une SCPI ou le crowdfunding, il est essentiel d'élaborer un plan financier solide qui vous permette d'atteindre vos objectifs à long terme tout en optimisant vos rendements. En planifiant soigneusement chaque étape, vous pouvez maximiser la rentabilité de votre investissement immobilier et assurer sa pérennité.

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